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Ulysse Chedhomme/FFBB -  11/01/2022

"J'arrive dans la cour des grands"


A 23 ans, Myriam Djekoundade réalise la meilleure saison de sa carrière avec Saint-Amand (10,6 pts, 5,8 rbds, 2,2 pds, 1,2 ints et 1,0 ctr) en LFB, et se positionne comme une candidate sérieuse à une place en Equipe de France 3x3.

Vous réalisez, pour le moment, la meilleure saison de votre carrière en LFB. Comment vous l’expliquez ?

Tous les clubs par lesquels je suis passée m’ont fait grandir. Je me sens bien dans cette équipe de Saint-Amand. J’ai des responsabilités et je pense que le groupe contribue énormément à mes belles performances. Cette année l’objectif est d’accrocher les playoffs donc on essaie de se donner les moyens pour.

Votre impact va bien au-delà du scoring, est-ce votre marque de fabrique (10,6 pts, 5,8 rbds, 2,2 pds, 1,2 ints et 1,0 ctr) ?

C’est une étiquette qu’on me donne depuis longtemps et je pense que c’est en train de se confirmer. J’ai toujours été une joueuse orientée dans un premier temps sur la défense. Au fur et à mesure, il a fallu que je développe d’autres forces. Aujourd’hui je pense que je suis plutôt complète et je peux jouer sur plusieurs postes, notamment grâce à mon physique.

Quel rôle le coach de Saint-Amand vous donne-t-il aujourd’hui ?

D’un point de vue collectif il me fait beaucoup confiance, et à l’ensemble du groupe également. J’ai des responsabilités dans la création du jeu. Bien plus que dans mes clubs précédents. J’ai aussi beaucoup plus d’espaces pour jouer, courir, bouger. Il m’utilise principalement dans la création et la percussion, ce qui me pousse à être toujours plus agressive.

Avez-vous trouvé votre équilibre à Saint-Amand ?

La joueuse que je suis évolue et si je n’étais pas passée par Mondeville et Landerneau je n’aurais pas cet équilibre là aujourd’hui. Je pense que ce sont vraiment les étapes qui m’ont construites. J’ai beaucoup appris sur plein d’aspects ces dernières années. En dehors du sportif, j’ai abordé les matches et les saisons mentalement et c’est nouveau. Chaque club, chaque saison a apporté une pierre à l’édifice, comme cette saison apportera surement du nouveau pour la suite. Le 3x3 m’apporte aussi énormément sur le sportif et le mental.

Justement, un nouveau cycle débute en Équipe de France 3x3, que cela vous inspire-t-il ?

C’est surtout un tout nouveau cycle pour moi, parce que je passe sénior. J’arrive dans la cour des grands quand un renouveau s’opère donc j’ai vraiment la sensation de repartir à zéro avec un nouveau groupe et un nouveau staff. Sur ce premier stage en novembre je n’avais aucune attente, j’avais juste envie de connaître le projet collectif et les ambitions. J’ai été totalement emballée par le projet et j’espère pouvoir y prendre part le plus tôt possible.

Yann Julien a été votre coach en Équipe de France U23 féminine et vous avez remporté deux fois la plus grande compétition nationale jeunes FIBA, la Natons League. Il est aujourd’hui entraîneur de l’Équipe de France 3x3 féminine, est-ce que cela peut jouer en votre faveur ?

C’est vrai qu’on se connait bien avec Yann. Mais c'est vrai également pour tout le groupe actuel. Il est au contact des joueuses depuis longtemps. Personnellement j’aime beaucoup sa philosophie et c’est sur cet aspect qu’on s’entend très bien. Je prends beaucoup de plaisir à jouer pour lui et effectivement, je suis à l’aise parce qu’on a déjà cette relation de confiance. Cependant dans la sélection il est impartial, ce n’est pas parce qu’il m’a coachée en U23 que je pars avec un avantage.

En Équipe de France jeunes, vous vous confrontiez beaucoup à l’Équipe de France 3x3 féminine. Aujourd’hui les cartes sont redistribuées. Quels sont vos objectifs ?

L’Équipe de France 3x3 féminine est l’une des meilleures équipes mondiales, si ce n’est la meilleure équipe donc c’était challengeant de les affronter. C’était satisfaisant pour des équipes jeunes de voir que tu peux parfois rivaliser avec une équipe comme celle-ci. Mon objectif aujourd’hui c’est de faire une World Women Series FIBA 3x3. J’ai participé à un seul stop dans ma carrière (à Voiron en août 2019 – 4e place) et j’ai adoré. C’est une compétition avec un niveau de jeu élevé et j’aimerais beaucoup y prendre part de nouveau cet été. Par la suite intégrer l’Équipe de France pour une Coupe du Monde ou une Coupe d’Europe, bien évidemment que ça fait partie de mes objectifs, mais je ne veux pas me mettre de pression. Étape par étape.


Myriam Djekoundade et Lisa Berkani lors du Women Series FIBA 3x3 à Voiron en 2019

On parlait de votre profil très polyvalent. Cette polyvalence est un atout pour le 3x3 ?

Je pense que j’ai un profil atypique pour le 3x3 parce que je suis entre deux postes, ce qui peut être intéressant dans une équipe. Au-delà de la polyvalence, je trouve que je me spécifie de plus en plus. J’ai progressé et ai développé pas mal d’automatismes et de compréhension du jeu. Aujourd’hui c’est mon plus grand avantage.

La professionnalisation du 3x3 avance dans le bon sens, est-ce que c’est quelque chose qui vous intéresse ?

Je regarde de loin ce qu’il se passe. J’ai d’ailleurs vu cette semaine qu’une équipe professionnelle allait participer pour la première fois à la World Women Series FIBA 3x3. Je trouve ça bien que ça se professionnalise chez les femmes. C’est encore le début, ça avance doucement mais c’est déjà une belle avancée. Pour mon cas j’aime beaucoup le 5x5 donc m’en éloigner complètement ça reste à voir, mais tout dépend du projet. Je fonctionne beaucoup en fonction des projets qu’on me propose, donc à voir les propositions si j’en ai dans le futur.

Les premières images de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024 sont sorties cette semaine. Vous pourriez être à votre meilleur niveau à ce moment-là, est-ce que forcément on y pense ?

On y pense forcément de loin. Les Jeux Olympiques à Paris c’est quelque chose d’incroyable, et que ça tombe lorsque j’ai 26 ans, à Paris, c’est une belle coïncidence ! Ce serait bien évidemment génial, donc j’y pense je ne vais pas mentir. Mais il peut se passer beaucoup de choses en deux an et demi. Ça me fait rêver, c’est sûr. Pour le moment je ne fais même pas complétement partie du groupe des séniors encore, donc chaque chose en son temps.