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Clément Daniou (FFBB) -  26/11/2020

TOUJOURS PLUS HAUT !


Pas toujours en totale confiance au 5x5, Sya Plaucoste (1,92 m, 19 ans) vit une histoire bien différente au 3x3, son profil de joueur matchant parfaitement avec la pratique.

Fin juin 2019, Sya Plaucoste, alors joueur du Pôle France BasketBall Yvan Mainini, est sur le point de s’engager avec l’ADA Blois Basket 41, club pensionnaire de Pro B. Premier aspirant stagiaire de l’histoire du club, cette signature doit lui permettre d’évoluer avec le groupe professionnel mais aussi avec les jeunes du centre de formation en Nationale 3. Ce poste 2 ultra-athlétique sort d’un cursus de trois ans à l’INSEP, "institu" dans lequel il va faire une rencontre qui pourrait bien avoir aidé sa carrière à décoller, le 3x3. Lors des traditionnels Fast Track, il va crever l’écran, s’imposant comme un joueur taillé pour la discipline. Richard Billant, actuel sélectionneur des Équipes de France 3x3 A, se souvient des premiers pas de Plaucoste. "Il n’était pas toujours en totale réussite dans le 5x5 mais en revanche quand on l’a vu jouer pour la première fois lors d’un Fast Track, on s’est très vite rendu compte qu’il avait une véritable efficacité et de grosses qualités pour le 3x3. Il nous a bluffés."

Le futur du basket 3x3

Très vite ajouté à une liste de joueurs susceptibles d’être convoqués avec les U18 afin de prendre part au aux différentes échéances internationales, Sya Plaucoste va s’imposer comme une évidence pour le staff des Bleuets lors de l’été 2019. D’abord performant lors des Qualifiers à Voiron, il continue son ascension vers les sommets en dominant le championnat d’Europe 3x3. En Géorgie, la France monte sur le podium et glane une belle médaille d’argent. Plaucoste n’y est pas étranger. Ses statistiques : 33 points marqués, deuxième meilleur scoreur de la compétition, une sélection dans le Trois All-Star et un nombre incalculable de dunks et alley-oops ravageurs. Pour sa première compétition internationale 3x3 l’arrière est conquis, même si la défaite en finale lui reste en travers de la gorge. "On était sur une bonne lancée donc c’est toujours dur de perdre en finale. Après, il y avait vraiment une belle ambiance. Face à la Géorgie en poule, les supporters étaient derrière leur équipe même si on menait de beaucoup. J’ai vraiment aimé ça." Pour Richard Billant, son adaptation éclair n’a rien d’une surprise. "C’est un joueur très efficace sur le terrain. Il peut marquer de loin, il a une vraie capacité de pénétration, il est très athlétique et il peut prendre des rebonds", note le sélectionneur. Avant d’enchaîner. "La défense est aussi un de ses atouts. Il a toutes les qualités requises pour le 3x3 et ce côté spectaculaire qui plaît énormément aux spectateurs." Spectaculaire c’est le mot. Sya Plaucoste pourrait même facilement être comparé à un homme volant, tant ses qualités athlétiques lui donnent cette impression de flotter dans les airs. Des qualités que la FIBA n’a pas tardé de mettre en exergue sur ses réseaux sociaux, définissant Plaucoste comme le futur du basket 3x3.

 


Un choix cornélien

"C’est un joueur que l’on va garder dans nos rassemblements", indique Richard Billant. "C’est pour cette raison qu’il a été convoqué pour le prochain rassemblement à la fin du mois. C’est une grande revue d’effectif mais un jeune comme Sya a largement le niveau pour concurrencer les plus vieux." Même si une place dans l’effectif final pour les Jeux Olympiques de Tokyo relève encore de l’utopie, Richard Billant ne ferme pas les portes au jeune talent. "Il n’y a pas de barrière d’âge, s’il a le talent pour gagner sa place il peut très bien se retrouver avec les A." Avant toute chose, Sya Plaucoste rappelle que le dunk fait partie de ses qualités, mais que ce n'est pas la seule. "J’ai plein d’autres qualités, je n’ai pas que le jump. Des dunks en match je n’en mets pas quinze, je fais autre chose." Pour le jeune joueur, la saison 2020/2021 s’annonce sous les meilleurs auspices.

LE PFBB, RÉSERVOIR INFINI

Historiquement, les Équipes de France 3x3 ont toujours pu compter sur les jeunes du Pôle France BasketBall pour agrémenter leurs effectifs. Un renfort de poids.

Depuis l’arrivée de la nouvelle discipline olympique sur la scène internationale en 2012, les Équipes de France 3x3 ont toujours trouvé leur bonheur chez les joueuses et joueurs composant les différentes équipes du Pôle France BasketBall. Véritable réservoir à talents où sont regroupés les meilleurs potentiels français, le PFBB n’a pas tardé à devenir une mine d’or pour les sélectionneurs et entraîneurs des Équipes de France 3x3, des catégories U18 aux catégories séniors. Richard Billant, principal artisan de cette mouvance n’a pas eu d’autres choix pour lancer la machine. "Lorsque Jean-Pierre De Vincenzi m’a demandé si j’étais intéressé pour reprendre ce projet en 2012, j’ai tout de suite été conquis", note-t-il. "Mais comment bien faire les choses avec le minimum de moyens ? Pour moi c’était évident, et notamment dans les catégories U18, qu’il fallait piocher dans les joueuses et joueurs du Pôle France."

Ces derniers sont les meilleurs jeunes de leur génération et offrent un avantage indéniable à la Fédération : ils sont à l’INSEP et déjà sur place pour les différents rassemblements. Richard Billant fait alors jouer son réseau, lui qui connaît déjà la plupart de ces jeunes pousses. "Je travaillais avec eux sur le plan individuel donc c’était très facile pour moi de les recruter. Les premières années, les Équipes de France U18 n’étaient composées qu’exclusivement ou presque de jeunes du PFBB." Et pas des moindres : Damien Inglis, Killian Tillie, Baptiste Tchouaffé, Lucas Dussoulier ou Charly Pontens chez les garçons, Alexia Chartereau, Lisa Berkani, Marie-Michelle Milapie ou Clarince Djaldi-Tabdi chez les filles. Au total, ce sont 41 joueuses et joueurs passés par le Pôle France BasketBall qui ont participé à une compétition internationale avec une Équipe de France 3x3. 31 sont revenus médaillés, pour un total de 54 médailles cumulées. Un chiffre ahurissant qui montre l’importance qu’a eue le PFBB dans le bon développement de la discipline en France.

Un constat partagé par Richard Billant, même si pour lui la logique a été respectée. "Ce serait inquiétant que ce soit l’inverse" admet l’entraîneur. "On a quand même la chance de récupérer les meilleurs talents." Aujourd’hui, les choses ont quelque peu évolué. Depuis quelques années, l’effectif a été ouvert aux joueuses et joueurs évoluant dans les différents championnats professionnels français. Avec la même réussite.